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Comment Banksy influence le marché de l’art grâce à un bon marketing ? 🤔🧠

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le 18 mars 2024, par Patrick DENNY, art advisor & galeriste

Nouveau rebondissement dans le Street-Art ce lundi 18 mars 2024 !

Banksy confirme depuis son compte Instagram être l’auteur des coulées vertes aspergées sur un mur d’immeuble situé proche de Finsbury Park (Londres).

Il s’agit cette fois d’une illusion d’optique, et il faut prendre du recul et choisir le bon axe pour comprendre que la peinture verte vise à remplacer le feuillage inexistant de l’arbre qui se trouve au premier plan de l’image.

Encore une fois, pour éviter de voir ses œuvres volées ou partir aux enchères, Banksy a imbriqué l’œuvre dans son environnement la rendant indissociable de ce dernier.

Et comme à son habitude, l’impact visuel est puissant et laisse réfléchir sur le peu de place accordé à la nature dans les villes. La représentation de la jeune fille envoie un message à la nouvelle génération qui a le pouvoir et le devoir de sauver notre planète !

🚀🌟Artiste de génie ou génie du marketing ?

La posture du « plus célèbre des anonymes » est ambiguë. Bien qu’il apparaisse comme un créatif engagé et contestataire, il se situe paradoxalement au pinacle du marché de l’art spéculatif qu’il prétend dénoncer.

Banksy, est avant tout un graffeur et il exprime son art dans la rue en utilisant le plus souvent des pochoirs. Banksy véhicule des codes simples, réduits à très peu de couleurs. L’emplacement est prédéterminé et réfléchi. Tout le monde peut en comprendre la signification et l’apprécier.

Mais le talent ne suffit pas à assurer une notoriété ! Et une notoriété n’est rien sans une visibilité !

Banksy l’a très bien compris et il connaît parfaitement les médias et le caractère mécanique et prévisible de leur fonctionnement. En moins de 24H, la photo de sa dernière œuvre postée sur Instagram a déjà totalisé plus de 1,5 million de « like ». C’est un maître du marketing viral et ses campagnes à succès sont paradoxalement une dénonciation du buzz médiatique dont il fait l’objet. En reprenant à son compte les codes et mécaniques du marketing « classique », Banksy se délecte de les détourner pour appuyer son propos et est devenu un acteur majeur de la sphère médiatique.

🎯💡Un génie du marketing...

Qui utilise des techniques classiques et efficaces comme :

1. Le secret qu’il entretient avec le mystère autour de son identité

« L’invisibilité est un super-pouvoir », dit un jour Banksy.

Et ajoute, dans son livre Guerre et Spray (2005) : « Personne ne m’a jamais écouté, jusqu’à ce qu’on ignore qui je suis ».

L’anonymat tient une place centrale dans la démarche Banksy ; le Britannique sait jouer avec les zones d’ombre concernant son identité, et multiplie les fausses pistes. Entre personnes célèbres (Robert del Naja, Jamie Hewlett,…) ou collectif d’artistes activistes, les rumeurs autour de Banksy n’ont pas fini de faire couler de l’encre…et contribue au Buzz planétaire.

Alors individu à part entière ? Ou collectif ? Peu importe finalement, tant qu’il continue de nous fait vibrer !

2. Le scandale, comme avec cette œuvre où les politiciens britanniques deviennent des chimpanzés

« Devolved Parliament » est une huile sur toile réalisée en 2009 par Banksy, remplaçant les politiciens britanniques débattant à la Chambre des communes par des chimpanzés. En 2019, l’œuvre d’art est devenue la plus chère de Banksy à ce jour, se vendant environ 12 millions d’euros chez Sotheby’s à Londres.

L’œuvre mesure 2,5m × 4,2m. Elle s’intitulait « Question Time » lors de sa première présentation à l’exposition Banksy 2009 du Bristol Museum & Art Gallery. Elle a été vendue à un collectionneur privé en 2011. Une version retravaillée et renommée du tableau a été exposée à Bristol en mars 2019, avec des modifications de détails tels qu’une banane et quelques lampes. Banksy a commenté : « Riez maintenant, mais un jour, personne ne sera aux commandes ».

La représentation des chimpanzés fait écho à l’œuvre de Banksy : « Laugh Now » , en 2002, une œuvre au pochoir de presque 2 mètres de long montrant une rangée de singes portant des tabliers avec l’inscription « Riez maintenant, mais un jour, nous serons aux commandes ».

Les chimpanzés sont un thème récurrent dans l’œuvre de Banksy, en tant que dispositif satirique dans la tradition de la singerie qui représente des singes imitant le comportement humain. Les exemples incluent son Autoportrait (2000} qui montre une personne tenant des bombes aérosols mais avec une tête de chimpanzé, et Monkey Queen (2003) basé sur un portrait d’Elizabeth II avec un visage de chimpanzé.

3. Ou encore la nouveauté où pour la première fois une œuvre a été créée en direct d'une vente aux enchères

L’œuvre « Girl With Balloon » renommée « Love is in the Bin » est une intervention artistique de Banksy réalisée en 2018 chez Sotheby’s Londres. Selon Sotheby’s, il s’agit de « la première œuvre d’art de l’histoire à avoir été créée en direct lors d’une vente aux enchères ». Sa peinture de 2006, Fille au ballon, s’est autodétruite de manière inattendue immédiatement après avoir été vendue aux enchères. Le tableau endommagé a ensuite été rebaptisé « Love is in the Bin » . Elle est prêtée définitivement à la Staatsgalerie Stuttgart depuis mars 2019. En octobre 2021, elle s’est vendue aux enchères pour 18 582 000 £, un nouveau record pour l’artiste.

En réalité, il est même réjouissant de constater que tout le monde n’apprécie pas les mêmes choses, car cela nous évite de nous battre sans relâche pour les acquérir. La diversité est une belle chose !

Cette œuvre est une adaptation de la fresque murale « Girl With Balloon »de Banksy de 2002, qui a réalisé une série d’estampes en tirages limités à 600 ex. Aujourd’hui cet unique exemplaire de la série est devenu une œuvre unique ! Elle a été offerte par Banksy à un ami peu après l’exposition « Barely Legal » en 2006. Banksy a déclaré avoir préparé le mécanisme d’autodestruction à ce moment-là au cas où l’œuvre serait un jour mise aux enchères.

🎨💡… et à la fois, un artiste de génie

Banksy, l’ambassadeur d’un mouvement aujourd’hui reconnu !

Depuis les années 90, l’œuvre de Banksy rayonne sur chaque continent et Banksy a réussi à casser les codes traditionnels de l’art, en introduisant des éléments subversifs et socialement engagés dans l’espace public. Son travail a contribué de manière significative à la démocratisation de l’art urbain, en déplaçant le regard du public de l’art institutionnel vers la rue, où l’art devient alors accessible à tous, sans barrière sociale.

L’impact culturel du street-art, tel que représenté par Banksy, est profond et diversifié. En démocratisant l’art urbain et en créant des conversations sur des problèmes sociaux et politiques, Banksy a façonné une nouvelle ère dans laquelle l’art n’est plus confiné aux galeries, mais devient une partie intégrante du tissu urbain et de la conscience collective. Et paradoxalement, de plus en plus de galeries proposent du street-art, qui s’est bien éloigné des premiers tags des milieux défavorisés des années 70/80.

👍👌📝Conclusion

Les réponses comme toujours chez Banksy importent moins que les questions.

Une chose est sûre, à chaque nouvelle intervention, il émeut la planète entière, et contribue à lui seul à faire la promotion de l’art urbain qui est passé en moins de 10 ans du statut de « vandale » à celui de « vendable ».

Fin

Je m'appelle Patrick DENNY, je suis galeriste et collectionne de l'art depuis plus de 20 ans. Je partage avec vous mes connaissances pour démystifier cet univers fascinant et surtout vous aider à faire les bons choix !

#ArtContemporain #DecouvrirArt #ConseilEnArt #banksy

🎨 COMMENT CHOISIR UNE OEUVRE D’ART 💡

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le 27 février 2024, par Patrick DENNY, art advisor & galeriste

Notre société de consommation a transformé notre regard sur l’art à un point tel qu’une récente étude par la célèbre maison de ventes aux enchères Drouot a révélé notre tendance à traiter une œuvre d’art comme un élément de décoration devant s’harmoniser aux couleurs de nos murs ou au style de nos meubles. Ce faisant, un tableau devient un bien de consommation dont on se lassera avec le temps, comme on se lasse des vêtements que l’on porte selon les modes du moment.

Pourtant, l’artiste a voulu exprimer quelque chose avec son travail. Il ne l’a pas créé en pensant à notre décor intérieur. Sa démarche est personnelle et authentique, et elle s’adresse avant tout à notre cœur.

💖 C’est l’histoire de votre rencontre avec une œuvre...

Acquérir une œuvre d’art c’est comme commencer une histoire d’amour. Il faut des sentiments, des émotions, l’envie d’aimer.

Et tout commence par une rencontre, quelque part dans une exposition, une galerie, et là, la magie opère !

Vous risquez de changer de décor plus d’une fois dans votre vie, de déménager ou de changer la couleur de vos murs et de vos meubles, tandis qu’une œuvre d’art devrait pouvoir vous suivre toute la vie, vous guider, vous faire voyager, rendre votre quotidien moins monotone et plus inspirant. Il faut donc choisir une œuvre pour l’émotion qu’elle vous fait vivre et non pour son éclat ou son style. Si l’émotion est sincère, l’œuvre évoluera avec vous et sa symbolique se transformera au fil du temps, sans jamais vous ennuyer. À plus long terme, vous risquez même de changer votre décor en fonction des tableaux, des photographies et des sculptures qui vous entourent.

« Le vrai but de l’art n’est pas de créer de beaux objets : c’est une méthode de réflexion, un moyen d’appréhender l’univers et d’y trouver sa place. » — Paul Auster, romancier américain

🕰️Comment savoir si cette œuvre me parlera encore dans 10, 20, 30 ans et + ?

Premièrement, il faut vous demander quelle émotion l‘œuvre vous fait ressentir. Pour répondre à cette question, prenez le temps de l’observer, de l’admirer, d’en comprendre la composition et le sujet. Qu’est-ce que l’artiste a voulu exprimer ? Pourquoi cette couleur plutôt qu’une autre ? Quels sont les détails qui ajoutent de l’importance au sujet véhiculé ? La lumière est-elle douce, forte ou contrastée ? En allant à la rencontre de l’œuvre, vous aurez le sentiment de vous l’approprier, puisque la symbolique qui s’en dégagera proviendra uniquement de votre regard et de l’intimité de votre subjectivité.

Ensuite, demandez-vous si l’émotion ressentie est en lien avec un souvenir, une personne qui vous est chère, un événement qui a marqué votre vie, une cicatrice du passé, un sujet qui vous tient à cœur, un fil conducteur qui vous parle ou bien qui est en lien avec d’autres œuvres que vous possédez déjà.

Si vous êtes en mesure d’associer votre émotion à quelque chose qui a de l’importance pour vous, il va sans dire que l’œuvre pourra vivre longtemps à vos côtés. Surtout si vous apprenez à développer une relation avec elle, à la regarder sous toutes ses coutures, à la redécouvrir au gré des saisons et au gré de vos humeurs. Vous pourriez être surpris(e) des nouveaux détails que vous décèlerez avec le temps, détails auxquels, d’ailleurs, vous vous attacherez.

💭 J’ai trouvé l'artiste qui me correspond, mais je n’arrive pas à choisir une œuvre…

Si vous avez un coup de cœur, vous n’avez même pas à vous poser la question : vous pouvez sans regret vous jeter à l’eau en en faisant l’acquisition.

Si vous avez plusieurs coups de cœur et que vous ne savez pas par où commencer ? Optez pour un petit format ou une édition et voyez comment cette œuvre transforme votre quotidien. Il sera ensuite plus facile de choisir une deuxième, puis une troisième œuvre après voir vécu avec l’univers d’un artiste à vos côtés.

💫 Écoutez votre intuition, explorez votre âme artistique !

Plus vous observerez le travail d’artistes que vous aimez, plus vous apprendrez à reconnaître ce qui vous fait vibrer, et donc à vous connaître. En effet, l’appréciation d’une œuvre d’art est très personnelle. Ne choisissez pas un tableau pour épater vos invités ! Entourez-vous de ce qui vous fait rêver ! L’intérieur de votre maison sera ainsi plus authentique et unique, tout comme vous.

Enfin, la compréhension d’une œuvre est un long cheminement qui pourrait vous prendre plusieurs années. À vrai dire, cela pourrait vous prendre toute une vie. Vous vieillirez, vous changerez, tout comme votre regard sur les choses qui vous entourent. La relation avec votre tableau ou votre sculpture évoluera tout autant, et c’est ce qui est magique avec l’art !

Un prochain article sera consacré à l’achat d’œuvres d’art vu sous l’angle spéculatif, ou comment bien investir dans l’art.

Je m’appelle Patrick DENNY, galeriste et collectionneur d’art. Je démystifie pour vous cet univers fascinant et vous aide à faire les bons choix !

Cet article m’a fait consommer 5 expressos, alors si vous avez aimé, n’hésitez pas à liker, à poser des questions et dites-moi en commentaire quels thèmes vous souhaiteriez que j’aborde !✨

 

#ArtContemporain #ArtCollector #ConseilEnArt

Je m'appelle Patrick DENNY, je suis galeriste et collectionne de l'art depuis plus de 20 ans. Je partage avec vous mes connaissances pour démystifier cet univers fascinant et surtout vous aider à faire les bons choix !

10 IDEES RECUES SUR L’ART CONTEMPORAIN !

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le 20 février 2024, par Patrick DENNY, art advisor & galeriste

« L’art contemporain c’est pour les riches », « Un enfant de 5 ans en ferait autant »… Qui n’a jamais été confronté à ces clichés lors d’une visite d’exposition ? Je vous propose un « kit de survie » pour contrer les sceptiques ! Voici 10 idées reçues sur l’art contemporain que vous pourrez bientôt balayer d’un revers de main…

Idée reçue N°1: L’art contemporain = on aime ou on n’aime pas !

Tiens donc, serait-il donc réduit à un seul type ?

S’il y a bien une caractéristique incontestable de l’art contemporain, c’est sa diversité et son impossibilité à être défini de manière uniforme.

Dire « je n’aime pas l’art contemporain » sous-entendrait connaître TOUTES ses facettes, ce qui est tout simplement impossible étant donné la multitude d’œuvres, de styles et de courants qui coexistent.

De plus, les goûts évoluent avec le temps, réservant ainsi de belles surprises !

Idée reçue N°2 : Non mais attendez, moi aussi je peux le faire !

Cette idée reçue est sans doute l’une des plus répandues concernant l’art contemporain. Cependant, elle oublie souvent qu’il y a derrière chaque œuvre un artiste, un travail, une démarche artistique soigneusement réfléchie.

Invitez donc ces sceptiques à s’approcher des œuvres, à lire les cartels qui les accompagnent, à feuilleter les catalogues d’expositions et à se renseigner sur l’artiste.

S’ils persistent dans leur conviction de pouvoir faire aussi bien, voire mieux, encouragez-les à se lancer ! Qui sait, un artiste sommeille peut-être en eux ?

Idée reçue N°3 : L’art contemporain, une affaire de riches !

Soyons honnêtes, si vous cherchez une œuvre d’Andy Warhol ou de Jeff Koons, vous devrez probablement casser votre tirelire.

Cependant, il est important de noter que l’art « contemporain » englobe également des artistes émergents, ce qui signifie des prix plus accessibles !

Il existe tant d’artistes talentueux, peu ou pas encore connus, qui proposent leurs œuvres à partir de quelques centaines d’euros pour des éditions. On en propose aussi chez nous !

Idée reçue N°4 : L’art contemporain, de toute façon c’est pour les snobs…

Croire que l’art contemporain est réservé aux snobs est une illusion.

Certes, des personnes « snobs » s’intéressent à l’art, et il est vrai que l’art peut être perçu comme étant accessible principalement à une élite sociale et intellectuelle.

Cependant, l’art est bien plus que cela ! Par essence, il est universel et indéfinissable, touchant toutes les classes sociales, traversant les époques et les cultures.

Il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts. Si vous entendez encore que l’art est réservé aux snobs, invitez ces sceptiques à explorer les galeries et les musées. Cela fera toujours un visiteur snob de moins !

Idée reçue N°5 : Et ça, c’est censé être beau ?

Cette question nous ramène instantanément à nos anciens cours de philosophie.

Si une œuvre ne nous semble pas belle, c’est simplement parce qu’elle ne nous touche pas, et que nous n’y sommes pas réceptifs.

Mais cela n’a rien de grave ! La beauté est, par essence, relative et subjective. Si une œuvre ne nous plaît pas, il suffit de passer notre chemin et d’explorer ce que d’autres artistes ont à nous offrir.

En réalité, il est même réjouissant de constater que tout le monde n’apprécie pas les mêmes choses, car cela nous évite de nous battre sans relâche pour les acquérir. La diversité est une belle chose !

Idée reçue N°6 : Je n’y connais rien, ce n’est pas pour moi !

Beaucoup pensent à tort qu’il faut posséder une certaine expertise pour comprendre l’art contemporain.

Pourtant, contrairement à l’apprentissage d’une langue qui nécessite une étude approfondie pour en maîtriser les subtilités, le langage de l’art fait appel, plus que tout autre domaine, à l’émotion.

Vos yeux, vos émotions, vos pensées et votre mémoire sont autant d’éléments qui seront stimulés par une œuvre d’art. Cette dernière vous touchera d’autant plus qu’elle ne délivre pas un message clair et officiel, permettant ainsi à votre sensibilité de s’approprier l’œuvre.

En somme, l’art est accessible à tous, indépendamment du niveau de connaissance préalable.

Idée reçue N°7 : Ce qui marche c’est la provoc’ !

Mais que signifie exactement « ce qui marche » ?

Si l’on parle du marché de l’art, ce n’est pas tout à fait vrai.

De nombreuses œuvres qualifiées de « provocantes » ne trouveront pas preneurs, car considérées comme trop choquantes ou excessives.

En revanche, d’un point de vue de l’histoire de l’art, ce n’est pas totalement faux. Ce qui pouvait être perçu comme de la provocation à une certaine époque, comme les œuvres de Caravage ou de Manet, nous paraît aujourd’hui tout à fait acceptable.

Bousculer et repousser les limites fait aussi partie du rôle des artistes.

Idée reçue N°8 : Ce n'est qu'une histoire d'argent !

Il est indéniable que l’argent joue un rôle prépondérant dans notre société.

Il est vrai que le prix d’une œuvre est souvent déterminé par des facteurs qui peuvent sembler superficiels, tels que le réseau et l’influence de l’artiste et de son galeriste, et qu’il ne reflète pas nécessairement la qualité intrinsèque de l’œuvre.

Cependant, il ne faut pas se limiter aux quelques centaines d’artistes qui font les gros titres et sont exposés dans les grandes foires internationales.

Il est important de garder à l’esprit que l’immense majorité des artistes ne parviennent pas à vivre de leur art, et que de nombreux galeristes ont également du mal à joindre les deux bouts. Cela témoigne du fait que c’est avant tout l’amour de l’art qui les anime.

Idée reçue N°9 : Ce n'est qu'une histoire d'argent !

Nous regrettons de devoir déconstruire le mythe de l’artiste maudit et tourmenté.

Ce n’est pas parce qu’un artiste possède une sensibilité particulière et s’efforce de percevoir le monde sous un angle différent qu’il est nécessairement asocial, renfermé, voire atteint de folie.

Ce sont des individus comme les autres, avec leurs défauts et leurs particularités, mais tout aussi réels et humains.

Idée reçue N°10 : À quoi ça sert ?

Très souvent, le sceptique répondra à cette question avant même que vous ayez eu le temps d’y répondre : « L’art ça ne sert à rien. »

Mais c’est justement là l’essence même de l’art : il ne sert pas un but spécifique !

C’est un élément libre, une conception insaisissable et en perpétuelle évolution. Il est le reflet d’une pensée, d’une émotion, d’une époque, d’un acte… À quoi bon se poser une telle question, alors que la réponse dépend de chacun ?

Je m'appelle Patrick DENNY, je suis galeriste et collectionne de l'art depuis plus de 20 ans. Je partage avec vous mes connaissances pour démystifier cet univers fascinant et surtout vous aider à faire les bons choix !
sources :
Riseart /Connaissance des arts / Moi-même !

QUI SONT LES NOUVEAUX COLLECTIONNEURS D’ART ? 🎨🔍

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le 15 février 2024, par Patrick DENNY, art advisor & galeriste

Les collectionneurs d’œuvres d’art ont depuis longtemps occupé une place de choix dans l’évolution de l’art et des goûts esthétiques, jouant un rôle crucial dans le marché artistique. Leur influence s’étend également aux tendances futures du marché. Cependant, les collectionneurs d’art contemporain se démarquent nettement de leurs prédécesseurs, leurs profils évoluant en réponse à l’avènement de l’art numérique. Cette montée en puissance de l’art numérique a également donné naissance à de nouveaux types de collectionneurs.

Nous allons tenter d’approfondir dans cet article l’identité des nouveaux collectionneurs.

Génération Z : les futurs acteurs du marché de l'art 🎨🔮

Une nouvelle vague de collectionneurs émerge, occupant une position de plus en plus significative sur le marché de l’art : les jeunes collectionneurs d’art, également connus sous le nom de Génération Z, couvrant une tranche d’âge jusqu’à 25 ans. Ils portent un vif intérêt au développement de collections artistiques.

La génération Z, en tant que moteur du marché de l’art, redéfinit les tendances en matière de collection d’œuvres d’art. Ces jeunes collectionneurs sont à l’avant-garde d’une transformation numérique majeure, propulsant le marché de l’art en ligne vers des chiffres impressionnants, estimés à 16 milliards d’euros d’ici à 2030.

Grâce à la technologie et aux réseaux sociaux, la génération Z perçoit l’art comme une extension de leur identité personnelle. Répartis aux États-Unis, en Europe et surtout en Asie, ces jeunes collectionneurs aisés sont en passe de devenir des acteurs incontournables pour les maisons de vente aux enchères internationales.

Au premier semestre de 2023, les milléniaux fortunés d’Asie ont dépensé en moyenne 55 000 euros en œuvres d’art, suivis de près par les jeunes de la génération Z, qui ont investi 52 000 euros.

Selon les prévisions de l’enquête Art Basel & UBS de 2023, cette jeune génération est destinée à constituer un patrimoine considérable, pouvant atteindre jusqu’à 65 000 milliards d’euro d’ici à 2030.

Comment la génération Z se distingue-elle de ses prédécesseurs ? 🤔🔍

Les jeunes acheteurs d’art sont plus poussés par des objectifs d’investissement et se tournent vers les artistes émergents, ainsi que vers l’art engagé socialement, tels que les artistes indigènes.

En outre, ils sont davantage enclins à analyser les aspirations de certains artistes plutôt qu’à se focaliser sur l’histoire de l’art, comme l’ont fait les générations précédentes. En 2023, les milléniaux privilégient les sculptures, les installations, et la photographie.

Les collectionneurs de la Génération Z ont dépassé les dépenses dans l’art numérique et les impressions. Les jeunes acheteurs accordent de l’importance aux artistes émergents dans leur collection (64 %), ce qui révèle un changement de priorités par rapport à la génération précédente. Il est à noter que les artistes de renom, réputés dans le domaine, sont moins prisés par les jeunes collectionneurs (11 %) que par leurs collègues plus âgés (23 %).

La technologie a aussi simplifié, accéléré et sécurisé l’acquisition d’œuvres d’art en ligne, incitant les jeunes acheteurs à effectuer des achats, et ce même à des prix plus élevés.

Le paysage évolutif des collectionneurs de la génération Z est une force dynamique qui détermine le futur du marché de l’art.

QUID DE L'ACHAT EN LIGNE ? 💻🛒

La métamorphose du marché mondial de l’art s’accompagne de l’émergence d’une nouvelle génération de clients, principalement des investisseurs. Une étude réalisée par Hiscox révèle une tendance croissante chez les millennials à acheter des œuvres d’art en ligne, une pratique tout à fait normale. De manière surprenante, cette tendance s’observe également chez les générations plus âgées, telles que la génération X et les baby-boomers.

La facilité d’accès à l’information, la transparence des prix et la garantie de qualité sont souvent citées comme les principaux avantages des transactions en ligne. Environ un tiers des jeunes acheteurs et près de 40 % des nouveaux acheteurs d’art ont affirmé avoir effectué leur premier achat d’œuvre d’art en ligne. Ainsi, le marché en ligne joue un rôle crucial dans l’attraction des nouvelles générations de collectionneurs. Bien que les jeunes acheteurs soient plus enclins à explorer différentes plateformes, la majorité des acheteurs, quel que soit leur âge, restent fidèles à leurs places de marché préférées.

 

Les millennials se distinguent également par leur propension à prendre des risques lorsqu’ils investissent dans des produits artistiques, une attitude moins courante chez leurs aînés. Par conséquent, ils utilisent les médias sociaux non seulement pour acheter des œuvres d’art, mais aussi pour approfondir leurs connaissances dans ce domaine.

En 2023, 29 % des acheteurs d’art ont affirmé avoir acquis des œuvres directement via Instagram. Parmi les acheteurs de moins de 35 ans, ce chiffre atteint 42 % pour les 12 derniers mois. Instagram s’impose ainsi comme un outil de marketing essentiel pour les artistes et les galeries, permettant de cultiver des relations basées sur la confiance et l’intérêt avec les jeunes générations.

Par ailleurs, les chercheurs à l’origine de la dernière étude conjointe d’Art Basel et d’UBS soulignent l’existence de différences régionales en matière d’achats d’œuvres d’art, tant en ligne que hors ligne. Notamment, à Taïwan, au Brésil et en Allemagne, une proportion plus élevée d’acheteurs que la moyenne privilégient l’accès aux ventes des marchands en ligne. En revanche, au Japon et en Chine métropolitaine pour l’année 2023, ces proportions sont plus faibles.

Je m'appelle Patrick DENNY, je suis galeriste et collectionne de l'art depuis plus de 20 ans. Je partage avec vous mes connaissances pour démystifier cet univers fascinant et surtout vous aider à faire les bons choix !
sources :
Artsper / Sotheby's /Connaissance des arts / Moi-même !